La lithographie

La lithographie est un procédé d’impression à plat, mis au point à la fin du XVIIIe siècle par Aloys Senefelder (1771-1834), reposant sur le principe simple de la répulsion réciproque de l’eau et des corps gras. Le dessin est tracé à l’encre grasse ou au crayon gras directement sur le support, une pierre calcaire, de grain très fin, qui est recouverte d’une solution chimique entraînant la formation de sels hydrophiles. Lors du mouillage, ceux-ci retiennent l’eau dans les blancs du dessin. Lors de l’encrage (au moyen d’un rouleau), l’encre est refusée dans les blancs (car les surfaces humidifiées repoussent l’encre grasse) et se fixe sur le tracé du dessin ; elle adhère ainsi aux surfaces dessinées et se reporte sur le papier lors de l’impression.

Ce nouveau procédé, permettant un tracé plus libre, plus nuancé et plus rapide, s’avère en outre moins coûteux que les techniques antérieures et connaît donc un immense succès à l’époque romantique : il est adopté par des artistes qui apprécient de pouvoir s’exprimer directement et avec spontanéité, sans avoir à passer par l’intermédiaire d’un graveur pour diffuser leurs œuvres. Ses usages sont variés : travaux de ville (cartes de visite, faire-part, formulaires administratifs…), cartes géographiques, partitions musicales, fac-similés, imagerie populaire, affiches publicitaires… Il est perfectionné par Godefroy Engelmann, qui met au point en 1837 l’impression en couleurs : la chromolithographie.

 

 

 

10- Isidore TAYLOR, Alphonse de CAILLEUX, Charles NODIER. Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, Paris : F. Didot ou Gide fils, 1820-1878.
Bretagne, t. 1, Paris : F. Didot, 1845, Le Bouffay à Nantes, carrefour de la tannerie, lithographie.
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Grande entreprise archéologique de l’époque romantique, cette célèbre série d’albums de voyage qui comprend vingt-deux volumes in-folio sur les différentes provinces de France, illustrés d’environ 3 000 lithographies (issues des ateliers d’Engelmann), donne ses lettres de noblesse à cette nouvelle technique. Publiés entre 1820 et 1878 par le baron Isidore Taylor (1789-1879), l’écrivain Charles Nodier (1780-1844), bibliothécaire de l’Arsenal, et le peintre Alphonse de Cailleux (1788-1876), ils font connaître les monuments historiques de la France (châteaux, églises, abbayes, ruines et paysages), témoignant de la passion naissante pour l’archéologie médiévale.

 

 

 

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