Représenter la diversité du vivant

Auguste DUMÉRIL, François MOCQUARD, Firmin BOCOURT, Étude sur les reptiles et les batraciens. 1870-1909.

Dans les descriptions les plus générales livrées par des voyageurs qui ne sont pas des savants professionnels, les représentations de plantes et d’animaux, à côté des croquis de paysage, sont les plus fréquentes. Dans le contexte religieux dont sont imprégnés les voyageurs du début de l’époque moderne, le dessin permet de rendre compte des formes étonnantes que renferme la Création loin de l’environnement familier des Européens, en les présentant à l’admiration des lecteurs. En même temps, il certifie l’authenticité de l’observation puisque, fait d’après nature, il a précisément pour but de mettre à leur portée la perception visuelle du voyageur en faisant pour une fois l’économie de l’imagination.

Dès le XVIe siècle, des voyages consacrés explicitement à décrire la nature de telle ou telle région sont publiés. Les gravures y deviennent alors incontournables pour inventorier les espèces, les distinguer par la comparaison et les classer en identifiant un critère anatomique que les codes de représentation, de plus en plus élaborés, mettent alors en valeur.

 

63 – D’après nature : témoignage divin ou inventaire savant ?

Pierre BELON, La Nature et diversité des poissons, avec leurs pourtraicts représentez au plus près du naturel. Paris : Charles Estienne, 1555. [8 S 397 (2) INV 2640 RES]

Voyageur naturaliste, Belon (1517-1564) est considéré comme un précurseur de la zoologie moderne. En donnant à voir à son lecteur les spécimens observés lors de ses voyages, il entend à la fois établir solidement la connaissance des espèces, et livrer un « témoignage de la grandeur de notre supernaturel [...] ouvrier » (p.1). Les images s’accompagnent d’adresses directes au lecteur, sollicitant son attention ou lui suggérant des comparaisons.

 

64 – La première histoire naturelle du Brésil

Willem PISO, Historia naturalis Brasiliae. Leyde : Franciscus Hackius et Amsterdam : Lodewijk Elzevier, 1648. [FOL S 46 INV 63 RES]

Entre 1637 et 1644, Johan Maurits van Nassau-Siegen, gouverneur des colonies hollandaises au Brésil, confie à Piso une expédition le long de la côte Nord-Est. Piso recense pour la première fois dans cet ouvrage richement illustré la faune et la flore brésiliennes. Grâce à son étude assidue des plantes et des remèdes indigènes, Piso deviendra l’un des pionniers de la médecine tropicale.

 

65 – Des plantes rares pour embellir le jardin du roi

Joseph PITTON DE TOURNEFORT, Relation d'un voyage du Levant fait par ordre du Roy. Lyon : Jean Anisson et Jean Posuel, 1717. [8 Z 3868 INV 6774]

En 1700, Louis XIV charge Pitton de Tournefort (1656-1708) d’aller étudier la flore du Levant. À Constantinople, il récolte des plantes jusque-là inconnues, qu’il s’attache à décrire de façon systématique en procédant par partie : fleur, feuille, racine, tige et saveur. Cette décomposition se retrouve dans les planches illustrées de cet ouvrage et en fait l’un des maillons de l’histoire de la classification botanique.

 

66 – Le Muséum en mission au Mexique

Auguste DUMERIL, François MOCQUARD, Firmin BOCOURT, Étude sur les reptiles et les batraciens. Paris : Imprimerie nationale, 1870-1909. [4 S SUP 33 (D) (3) (1) (2) RES]

À la fin du Second Empire, un groupe de naturalistes français est envoyé au Mexique et en Amérique centrale. Parmi eux se trouve Duméril, zoologiste ayant succédé à son père à la chaire d’herpétologie et d’ichtyologie du Muséum en 1857. Il participe au présent ouvrage pour la partie consacrée aux reptiles. Chaque section est illustrée de nombreux détails anatomiques permettant de distinguer précisément les espèces observées.

 

 

Préc. Suivant