Alchimie

Apparue au Ier siècle dans l’Egypte hellénistique, l’alchimie, dont l’objet est l’étude de la matière en vue de transformer les métaux vils en argent et en or, ne fait son entrée dans l’Occident chrétien qu’au XIIe siècle, lorsqu’on commence à traduire en latin nombre de textes scientifiques arabes. Langage énigmatique, goût du secret, difficultés inhérentes aux premiers pas d’une recherche au laboratoire qui s’invente d’échecs en échecs : rien ne décourage les alchimistes, dont les textes fondateurs sont constamment réinterprétés par de nouvelles générations au service de nouvelles théories de la matière. L’alchimie se développe en marge de l’université, mais reste une discipline à la fois savante et pratique (les recettes sont légion). Les textes alchimiques circulent librement, en manuscrits et sous forme imprimée : dépourvue de tout substrat religieux sortant de l’ordinaire, l’alchimie n’a jamais prêté le flanc à des accusations d’hérésie. Seule la fabrication d’or falsifié, de fausse monnaie, tombe sous le coup de la loi. Souvent moqués, mais aussi courtisés et courtisans eux-mêmes, les alchimistes cherchent à s’épanouir dans les cours princières, à leurs risques et périls : leurs mécènes exigent des résultats et ne sont pas tous patients ; c’est d’ailleurs à leur intention que sont produits les premiers manuscrits alchimiques à peinture, riches d’une surprenante iconographie symbolique.

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11 – Un classique de l’alchimie transmutatoire médiévale

Pseudo-GEBER, Summa perfectionis… Rome, Marcello Silber, 1525. [8 T 1763 INV 4562 RES]

L’auteur de la Summa perfectionis cache son identité derrière le nom d’un célèbre alchimiste arabe du VIIIe siècle, Geber. Il s’agit sans doute de Paul de Tarente, moine franciscain de la fin du XIIIe siècle. S’appuyant sur une conception corpusculaire de la matière, ce grand classique de l’alchimie médiévale étendra son influence jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Pour l’auteur, le mercure est la matière des métaux par excellence. Une succession de sublimations et de coctions doit modifier la structure de ses particules jusqu’à la perfection – lui permettant de modifier à son tour la structure des métaux pour les changer en or.

12 – Prolonger la vie : l’alchimie médicale

Roger BACON, De l’admirable pouvoir et puissance de l’art, & de nature, ou est traicté de la pierre philosophale…Lyon, Macé Bonhomme, 1557. [8 T 1777 INV 4576 RES]

Troisième partie d’un recueil de quatre traités d’alchimie publié à Lyon en 1557, ce texte est attribué à Roger Bacon, philosophe et savant franciscain du XIIIe siècle. Dans ses traités, il affirme pour la première fois que l’un des principaux objets de l’alchimie est de prolonger la vie. Il faut donner au corps le parfait équilibre qui sera celui du corps de résurrection. L’or offre l’exemple d’un pareil équilibre, mais doit être préparé pour devenir digeste.

13 – L’alchimie, science d’inspiration divine

Petrus BONUS, Pretiosa margarita novella… Venise, fils d’Aldo Manuzio, 1546. [8 OEA 157 (6) INV 364 RES]

Petrus Bonus, médecin et alchimiste, compose sa Pretiosa margarita novella vers 1330. Comme d’autres auteurs de son temps, il cherche à donner un ancrage philosophique à l’alchimie, considérée comme une science à part entière. Son originalité tient à sa conception de l’alchimie comme un art « en partie naturel et en partie divin » : la transmutation échappant à la compréhension humaine, seule l’intervention divine peut en offrir l’intelligence. Cette première édition du texte est aussi le premier imprimé contenant des gravures allégoriques retraçant le processus alchimique.

14 – Un texte phare de l’alchimie médiévale

« La pratique ou la seconde partie du Testament de Raymond Lulle ». Manuscrit, fin du XVIIe siècle. [Ms. 6458]

Ce manuscrit contient la traduction française de la seconde partie du Testamentum, traité qui exerça une influence majeure, composé vers 1332 et faussement attribué à Raymond Lulle (1235-1315). Il traite de la transmutation des métaux, mais aussi de la fabrication des pierres précieuses et de la guérison des maladies, en s’appuyant sur le concept de « médecine universelle », pour les hommes et pour les métaux. Cette partie consacrée à la pratique est la plus répandue dans les versions françaises manuscrites.

15 – La quintessence alchimique

Jean de ROQUETAILLADE. « Sur la quintessence ». Manuscrit, XVIIe ou XVIIIe siècle. [Ms. 3139, f. 76]

Le franciscain Jean de Roquetaillade compose son De consideratione quintæ essentiæ omnium rerum vers 1351-1352. Centrée sur la notion de « quintessence alchimique », « contrepartie terrestre de la matière céleste » capable de soustraire l’homme au cycle de la génération et de la corruption, cette œuvre place l’alchimie dans une perspective à la fois naturelle et eschatologique. La quintessence est obtenue à partir de l’aqua ardens (l’alcool), distillée mille et mille fois jusqu’à être débarrassée des quatre éléments.

16 – L’alchimie transmutatoire mise en images

Rosarium philosophorum… Francfort, Cyriacus Jacob, 1550. [4 R 962 (2) INV 1176 RES (P.2)]

Le Rosarium philosophorum est un florilège anonyme commencé au XIVe siècle et augmenté au XVe siècle. C’est un véritable recueil de doctrines de l’alchimie transmutatoire médiévale. Parue à Francfort en 1550, cette édition s’ouvre sur une gravure représentant une assemblée de philosophes et est illustrée par une série de figures allégoriques accompagnées de légendes en allemand, comme le lion vert (acide minéral ou mercure alchimique) dévorant le soleil (or).

17 – L’édition de l’alchimie médiévale à son âge d’or

Pseudo-Raymond LULLE, Libelli aliquot chemici. Bâle, Pietro Perna, 1572. [Acquisition 2021]

La seconde moitié du XVIe siècle est marquée par une intense activité éditoriale en matière d’alchimie faisant la part belle au corpus médiéval. En témoigne ce recueil d’œuvres pseudo-lulliennes édité par le médecin paracelsien Michael Toxites et publié à Bâle chez Pietro Perna en 1572. En regard du début des Experimenta, un schéma représente les opérations alchimiques sous forme d’arborescence alphabétique, imitant une disposition caractéristique des œuvres authentiques de Raymond Lulle.

18 – Poésie alchimique à la Renaissance

Giovanni Aurelio AUGURELLI, Les trois livres de la chrysopée… Paris, Vivant Gaultherot, 1549. [8 Z 6591 INV 9844 RES]

Augurelli, poète humaniste et alchimiste italien, publie en 1515, sur le modèle des Géorgiques de Virgile, un long poème alchimique intitulé Chrysopœia, traduit ici en français par le poète François Habert. Si ce texte célèbre s’appuie sur la doctrine de la Summa perfectionis du pseudo-Geber, il propage également l’interprétation alchimique de la mythologie et reprend la doctrine du spiritus mundi alchimique développée par l’ami d’Augurelli Marsile Ficin dans son De triplici vita (1489).

19 – Un best-seller alchimique du premier quart du XVIe siècle

Philipp ULSTAD, Coelum philosophorum… Strasbourg, Johann Grüninger, 1525. [4 R 967 INV 1182 RES]

Paru en 1525, le Coelum philosophorum du médecin Philipp Ulstad puise à de multiples sources : traités alchimiques du XIVe siècle comme le corpus pseudo-lullien et le De quinta essentia de Roquetaillade, mais aussi textes de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe, tels le De triplici vita de Marsile Ficin ou encore le Liber de arte distillandi de simplicibus (1500) de l’apothicaire et chirurgien Hieronymus Brunschwig, consacré aux appareils et techniques de distillation.

20 – L’alchimie au service de la médecine

PARACELSE, Operum latine redditorum…T. II… trad. Georg Forberger. Bâle, Pietro Perna, 1575. [8 T 1732 INV 4529 FA]

Héritier du courant médiéval de l’alchimie médicale, le médecin Paracelse opère une refondation complète de la théorie et de la pratique médicales, en opposition à l’aristotélisme et à la médecine universitaire. Arrogant et déterminé à n’utiliser que sa langue natale (l’allemand), il fonde cette nouvelle médecine sur l’utilisation de remèdes préparés alchimiquement et sur une conception particulière de la correspondance entre le macrocosme (le monde) et le microcosme (l’homme). Son œuvre suscite de virulentes critiques dès la seconde moitié du XVIe siècle.

21 – Une forme de spiritualité alchimique

Gerhardt DORN, Clavis totius philosophiæ chymisticæ… Herborn, Christoph Corvin, 1594. [8 T 1601 INV 4167 FA]

Le médecin et alchimiste Gerhardt Dorn est l’un des principaux promoteurs des doctrines de Paracelse qu’il traduit et commente en latin. Inspiré également par la « théologie magique » de l’abbé Trithème (1462-1516), il développe en 1567 l’idée d’une alchimie spirituelle accompagnant le travail au laboratoire, établissant une correspondance entre les « sept degrés de la philosophie spéculative » ou perfection spirituelle et les étapes qu’il assigne à la fabrication matérielle de la pierre philosophale.

22 – Récits de transmutation

D. ZECAIRE, Opuscule tres-excellent de la vraye philosophie naturelle des metaux… BERNARD LE TRÉVISAN, Le Livre… Lyon, Pierre Rigaud, 1612. [8 T SUP 1235 RES]

Rédigé au milieu du XVIe siècle, l’Opuscule de D. Zecaire témoigne de l’influence durable de l’alchimie médiévale de Petrus Bonus et du pseudo-Geber. L’auteur s’est par ailleurs fortement inspiré du Livre de Bernard le Trévisan écrit à la fin du XVe siècle : tous deux comportent une partie autobiographique, un exposé théorique et une pratique sous forme allégorique. Ce modèle de récit de transmutation se retrouvera au début du XVIIe siècle dans l’autobiographie fictive du pseudo-Nicolas Flamel.

23 – Une autobiographie alchimique fictive

Pseudo-Nicolas FLAMEL, Trois traitez de la philosophie naturelle… Paris, Guillaume Marette, 1612. [4 R 962 INV 1175 RES]

Nicolas Flamel est un bourgeois parisien, écrivain public et libraire-juré du XIVe siècle, dont la carrière prospère et la fortune sont à l’origine d’un mythe et d’un corpus de textes alchimiques circulant sous son nom à partir du milieu du XVe siècle. Dans le plus célèbre d’entre eux, le Livre des figures hiéroglyphiques paru en 1612, composé fin XVIe-début XVIIe siècle, Flamel relate sa propre expérience de transmutation réussie et donne l’interprétation des « figures hiéroglyphiques » commandées par le vrai Flamel pour une arcade du cimetière des Innocents, et dont le sens était strictement religieux.

24 – Un paracelsien modéré

Joseph DU CHESNE, La pharmacopee des dogmatiques reformee, et enrichie de plusieurs remedes excellens, choisis & tirez de l’art spagyrique… Paris, Claude Morel, 1624 [8 T 1429 INV 3953 FA]

La pharmacopee des dogmatiques reformee est un ouvrage du médecin français Joseph Du Chesne, partisan d’un paracelsisme modéré et conciliateur face à l’intransigeance de la Faculté de médecine de Paris, qui rejetait tout apport de l’alchimie en médecine. Il propose une pharmacopée qui rassemble les recettes issues de la médecine hippocratico-galénique et s’enrichit de remèdes nouveaux préparés selon les techniques « de l’art spagyrique », c’est-à-dire alchimiques.

25 – Une synthèse de Paracelse au XVIIe siècle

Oswald CROLL, La royalle chymie. Paris, Mathurin Hénault, 1633. [8 Z 2915 INV 5569 FA]

Médecin et alchimiste allemand établi à Prague auprès de l’empereur Rodolphe II, puis au service de Christian von Anhalt, Oswald Croll meurt en 1608, laissant une magistrale Basilica chymica, parue en 1609 et traduite en français en 1624 de façon parfois drastiquement expurgée par le chirurgien Jean Marcel de Boulène. Il expose dans ce livre souvent réédité l’une des plus vastes synthèses de Paracelse, et y élabore, dans la troisième partie, une nomenclature figurée des caractères des métaux.

26 – La plus vaste anthologie de l’alchimie

Theatrum chemicum. Strasbourg, Lazare Zetzner, 1613. [DELTA 72293 RES]

L’entreprise éditoriale du Theatrum chemicum, paru en 1602 chez Lazare Zetzner, augmenté en 1613, 1622 et 1661, est l’aboutissement d’efforts éditoriaux toujours plus ambitieux remontant à la fin du XVe siècle. La 4e et dernière édition (1659-1661) comprend 6 volumes. Plus de 200 traités y sont réunis, des auteurs les plus anciens (alchimie arabo-latine) aux plus modernes, chantres du renouveau paracelsien comme Gerhardt Dorn, Thomas Moffett ou Bernard Gilles Penot.

27 – Mythologie et alchimie

Michael MAIER, Arcana arcanissima. [Oppenheim et Londres, Thomas Creede, 1614]. [4 ZZ 322 (2) INV 683 RES]

Médecin et alchimiste, admirateur de la mythique Fraternité Rose-Croix, Michael Maier fait paraître en 1614 une vaste exégèse alchimique de la mythologie grecque et égyptienne, Arcana arcanissima (« Les plus secrets des secrets »). Doté d’une solide formation universitaire, il passe au crible de son érudition les fables des Anciens pour en dénoncer les invraisemblances, qui démontrent à ses yeux que leur propos véritable n’était autre que d’enseigner de façon voilée les secrets alchimiques.

28 – Un alchimiste polonais

Michael SENDIVOGIUS, Cosmopolite ou Nouvelle lumiere de la physique naturelle. Paris, Abraham Pacard, 1618. [8 T 1792 INV 4590 RES]

Issu d’une riche famille d’aristocrates polonais, Michael Sendivogius s’illustre au service de Rodolphe II et du roi de Pologne Sigismond III. Le Cosmopolite (un de ses pseudonymes) est la traduction française de son Novum lumen chymicum (1604), dans lequel il expose sa conception de la formation des métaux et de la fabrication de la pierre philosophale par le biais du sel nitre chargé, grâce à la rosée, des influences du spiritus mundi (« l’esprit universel »). Ce titre connaîtra plus de 40 éditions en latin, français et dans les autres langues européennes jusqu’au XVIIIe siècle.

29 – Une réinterprétation critique de Paracelse

Jean-Baptiste VAN HELMONT, Ortus medicinae. Amsterdam, Lodewijk Elzevier, 1652. [4 T 264 INV 717 FA]

L’ensemble des œuvres du chimiste et alchimiste Jean-Baptiste Van Helmont, Ortus medicinae, est publié de façon posthume en 1648 par son fils François-Mercure, comme l’illustrent leurs deux portraits figurant dans l’édition de 1652. Van Helmont devra à ses écrits sur le magnétisme, où il critique son ancien professeur, le P. Roberti, de subir dès 1626 un procès d’Inquisition pour hérésie, blasphème, impiété et magie.

30 – L’alkaest, de Van Helmont à George Starkey

George STARKEY. In : JEAN LE PELLETIER, L’alkaest ou Le dissolvant universel de Van-Helmont. Rouen, Guillaume Behourt, 1706. [8 Z 7788 INV 11278 FA]

En 1706, Jean Le Pelletier publie dans son ouvrage L’alkaest ou Le dissolvant universel de Van-Helmont une traduction de plusieurs textes de George Starkey alias Eyrénée Philalèthe. Médecin et alchimiste anglais, ce dernier a longuement écrit sur l’alkaest ou « eau de feu », substance capable de ramener tout corps à sa matière première, et sur la manière de fabriquer la pierre philosophale.

31 – Le premier « professeur d’alchimie » de France

William DAVISSON, Philosophia pyrotechnica. Paris, Jean Bessin, 1640. [8 T 1616 (2) INV 4182 RES]

Médecin français d’origine écossaise, William Davisson est le premier « chymiste » officiellement chargé de cours public de chimie en France, en juillet 1648, au Jardin royal des plantes. La chimie de l’époque s’apparente fortement à l’alchimie ; à la doctrine paracelsienne des trois principes (soufre, mercure et sel) constituant toutes choses, Davisson ajoute une interprétation géométrique qui fait l’analogie entre solides réguliers et corps simples. Selon lui, les quatre éléments et les trois principes sont constitués d’atomes, dont la masse confuse est organisée par les vertus propres aux semences de toutes choses.

32 – Une bibliographie de l’alchimie au XVIIIe siècle

Friedrich ROTH-SCHOLTZ, Bibliotheca chemica. Nuremberg, Altdorf, héritiers de Johann Daniel Tauber, 1735. [8 Z 2753 INV 5382 FA]

Au XVIIe et au XVIIIe siècle, après les recueils de textes alchimiques, apparaissent les bibliographies. Dans l’aire germanique, Friedrich Roth-Scholtz, libraire à Nuremberg et Altdorf, propose une Bibliotheca chemica restée inachevée, initialement publiée en 1719. S’inspirant fortement de la Bibliotheca chimica de Pierre Borel (1620-1671), il s’appuie aussi sur sa riche bibliothèque personnelle.

33 – Une somme sur l’alchimie et les alchimistes

Nicolas LENGLET DU FRESNOY, Histoire de la philosophie hermetique. Paris, Coustelier, 1742. [8 T 1842 INV 4640 FA]

En 1742 paraît l’Histoire de la philosophie hermétique de l’érudit polymathe Nicolas Lenglet Du Fresnoy. Les tomes 1 et 2 sont constitués de renseignements biographiques souvent peu fiables sur les principaux alchimistes, ainsi que d’une chronologie ; le tome 2 contient un choix d’œuvres d’Eyrénée Philalèthe ; le tome 3, une bibliographie.

34 – Une allégorie de la fabrication de la pierre philosophale

« Veterum sapientia ou La sagesse des anciens ». Manuscrit, XVIIIe siècle. [Ms. 1032]

L’un des plus beaux manuscrits alchimiques de la bibliothèque Sainte-Geneviève, le Ms. 1032, copié au XVIIIe siècle et divisé en 40 chapitres, est orné de dessins aquarellés reprenant les gravures sur cuivre de l’ouvrage de Johann-Conrad Barchusen, Elementa chemiae (1718), illustration symbolique des étapes du Grand Œuvre. Le lion vert représente le vitriol ou l’alkaest.

35 – Quand un philosophe et mathématicien s’intéresse à l’alchimie

Gottfried Wilhelm LEIBNIZ, Oedipus chymicus. In : Miscellanea Berolinensia ad incrementum scientiarum. Berlin, Johann Christoph Pape, 1710. [4 AEA 22 FA]

Après avoir été secrétaire d’une société secrète d’alchimie à Nuremberg en 1666-1667, Leibniz entretient des correspondances à ce sujet avec divers destinataires, dont le fils Van Helmont. Son intérêt se manifeste encore en 1710 par la publication d’un article dans la revue de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Prusse, dans lequel il met cependant en doute la possibilité de la transmutation des métaux.

36 – Un réformateur de la chimie influencé par l’alchimie

Georg Ernst STAHL, Fundamenta chymiae dogmaticae & experimentalis. Nuremberg, Wolfgang Moritz Endter, 1723. [4 T 227 (6 BIS) INV 539 FA]

Au XVIIIe siècle, Georg Ernst Stahl est l’un des savants les plus reconnus, admiré par Kant et présenté dans l’Encyclopédie comme l’égal de Newton en chimie. Il se veut un réformateur dans ce domaine. Pour autant, il ne s’inscrit pas dans un processus de rupture avec l’alchimie et n’hésite pas, dans les premières pages de ses Fundamenta chymiae, à inscrire sa démarche dans le fil de cette tradition.

37 – Lavoisier et la fin de l’âge d’or de l’alchimie

Antoine-Laurent DE LAVOISIER, Traité élémentaire de chimie. Paris, Cuchet, 1789. [8 T 1658 (33) INV 4278 RES]]

Lavoisier met fin à la théorie traditionnelle des quatre éléments par l’introduction de la notion de gaz et la décomposition de l’air en oxygène, hydrogène et azote. Ces découvertes font de lui le père de la chimie moderne, dont il publie en 1789 le premier véritable manuel, le Traité élémentaire de chimie.